Irritable [PV Edward]

Et j'étais de nouveau à Forks, rien n'avait pourtant vraiment changé ici, le temps était toujours incroyablement pluvieux, et ma Bella toujours d'une beauté resplendissante. J'avais du la quitter ce matin et les secondes et minutes que je passais loin d'elle me semblaient déjà incroyablement longues. Mais j'avais promis à Carlisle et Esmé de les aider à tout remettre en ordre dans la villa, que nous avions quitté quelques mois plus tôt. Quand tout serait prêt j'irai la chercher, et ce moment je l'attendais déjà depuis exactement trois pénibles heures et trente sept longues minutes. J'étais sûrement fou de les compter, ouais c'était sûrement ça, j'étais fou ! Fou d'Isabella Swan. Penser à autre chose m'étais difficile. Alors que j'allais regagner ma chambre je percutai Rosalie dans les escaliers qui descendait à une vitesse fulgurante. Elle me semblait peu amène, et si mon don ne m'avait pas amené à entendre certaines de ses pensées à propos de Bella, je n'aurais probablement pas relevé, mais son attitude m'agaçait de jour en jour et il fallait que j'intervienne.

« Rose ? Je peux te parler une minute en privé s'il te plaît? » Demandai-je d'une voix toujours agréablement douce, malgré mes sourcils froncés.

Je m'apprêtais à aborder le sujet de Bella avec ma sœur et ce ne serait sûrement pas évident. Mes capacités télépathiques avaient bien du mal à me dissimuler les pensées des autres membres de ma famille et encore moins celles de Rosalie. Je n'aimais pas vraiment m'immiscer dans leur vie, je savais que mon don les dérangeait et j'essayais tant bien que mal de concentrer mes pensées vers autre chose lorsque je me trouvais près d'eux. Cependant je savais pertinemment que Rosalie retransmettait sa frustration sur les pauvres épaules de ma Bella, en partie à cause de mon comportement, et il aurait été injuste de la laisser continuer ainsi plus longtemps. L'incitant à me rejoindre dans ma chambre je montais les escaliers. Arrivé dans ma chambre je me laissais tomber gracieusement sur le sofa avant d'inviter, ma sœur à s'installer en face de moi. Je soupirai.

« Je souhaiterais que tu sois respectueuse envers Bella. Je l'aime et j'aimerais que tu l'acceptes toi aussi. Si il y a quelque chose que tu me reproches il serait utile de m'en faire part maintenant. »

Ma voix s'était faite plus dure, j'étais assez contrarié, autant par le sujet de notre conversation que par les réponses que Rosalie allait me donner.

Je me figeai net à l’écoute des paroles d’Edward. Je ressentis aussi pour une des rares fois, une sensation humaine, je frissonnais. Ce n’était pas à cause du froid, étant donné que mon corps était aussi froid que la pierre, mais plutôt par un sentiment inexplicable. Edward s’intéressait à moi… aurais-je rêvé ? Question idiote, les vampires ne dorment pas hélas. Une autre chose qui me manquait d’ailleurs, puisque seuls les rêves nous emmènaient dans un univers complètement différent qui pouvait nous faire un bien immense. J’eus beaucoup de mal à me retourner et à le regarder. Quelle sotte étais-je de n’avoir pas su garder au fond de moi ce que je ressentais pour ne pas qu’il le sache ! Le mal était fait, et je ne pouvais pas le changer. Mais, je pouvais peut être l’embrouiller en pensant à plusieurs choses en même temps. Néanmoins, je n’y parvins pas. Je soupirai et me retournai vers lui, lui adressant un regard glacial.

« Tu n’as pas vu que je partais ? » lui lançai-je sèchement avant de céder : « Okay, je te suis. »

C’est à contre cœur que je le suivais jusqu’à sa chambre, adoptant une démarche assez sensuelle qu'il ne remarquerait surement pas, comme d’habitude. Je n’avais jamais compris pourquoi il était d’ailleurs tombé raide dingue d’une fille qui ne savait pas se tenir debout, alors que la grâce de mes mouvements en comparaison éblouissait « normalement » tous les hommes. Je détestais Bella pour tout ce qu'elle pouvais être ! Elle n’avait rien de mieux que moi, au contraire, je la trouvais affreuse. Oui Edward, affreuse. A quoi bon parler d’elle alors ? Pour que je devienne sa meilleure amie ? Hors de question !
Arrivée dans sa chambre, je le laissais s’installer. Je n’avais pas envie de m’assoir, alors je restais debout, les bras croisés, et une jambe tendue sur le coté, comme si il s'était agit d'une séance photo. Bizarrement, je lui souriais, mais toujours avec un air dur. De nouveau, j’écoutais Edward : Bella, Bella… et patati, et patata ! Quand aurait-il enfin fini de me parler d’elle ?

« Ne suis-je déjà pas assez respectueuse envers elle ? Lui demandais-je. Je ne gagne rien à l’accepter parmi nous. »

Ce pauvre Edward devra s’habituer à ma méchanceté envers elle, quoique là, je me trouve encore très agréable dans mes paroles. Et ma faim n’allait pas clamer ma haine. S’il y avait bien un moment dans la journée où il ne devait pas me parler d’elle, c’était avant que je mange, surtout après tant de temps. S’il voulait que je lui formule les reproches que je lui faisais, pas de problème, il allait les entendre. Je mettais mes mains dans les poches de mon jean, regardant par la grande baie vitrée la pluie qui coulait abondamment.

« Tu sors avec une humaine et… je ne sais pas ce que tu lui trouves ! Ses cheveux ne sont jamais bien coiffés, elle ne sait pas mettre correctement un pied devant l’autre et…, je soupirais tout en reportant mon regard sur lui, laissant une de mes dents bien aiguisée apparaître. Son odeur me donne faim. Ma réponse te convient-elle ?»

S’il croyait que je serais plus gentille ou même agréable avec elle, il se trompait lourdement. Je n’avais pas envie de changer, et surement pas pour la satisfaire, elle. Peut être qu’Edward serait plus heureux, mais, après tout, il s’en fichait de moi. Et s’il lisait cette pensée, il verrait que c’est aussi en partie à cause de lui que je m’irrite facilement en la voyant et en entendant parler d’elle.

Je ne me contentais pas de percevoir les pensées de Rosalie, sa frustration m'était tout aussi palpable. Je sentais sa faim et ce n'était sûrement pas le meilleur moment pour avoir une discussion sérieuse avec elle, pourtant il m'étais impossible de l'ignorer plus longtemps, attitude que j'avais pris l'habitude d'adopter face à ma sœur, en particulier depuis que Bella était entrée dans ma vie. Ses pensées autrefois tournées principalement vers sa personne n'étaient plus qu'un torrent d'injures et de haine envers la femme que j'aimais. Elle me lança un regard glacial qui me laissa de marbre, j'en avais l'habitude.

« Rose... » Soupirai-je exaspéré par sa mauvaise humeur.

Elle se résigna tout de même à me suivre jusqu'à ma chambre. La discussion que nous allions avoir ne me réjouissais pas. Je connaissais Rosalie et rien que de tenter de la ramener à la raison était à vrai dire une tentative désespérée de ma part qui ne mènerait probablement à rien. Installé sur le sofa, je la regardais, elle refusait de venir s'asseoir et croisait les bras visiblement agacée. Ses pensées me heurtèrent, je savais qu'elle me les avait indirectement adressées « Je la trouvais affreuse, Oui Edward affreuse! » Je grondai mécontent mais n'ajouta rien qui puisse envenimer davantage la situation. Rosalie me répondit hautainement comme d'habitude, je n'y faisais plus attention.

« Elle compte pour moi Rosalie. Je voudrais juste que ma famille l'accepte, je voudrais que tu l'acceptes.»

Ma voix était douce et sans une seule point d'agressivité, je voulais seulement qu'elle me comprenne. Les raisons qu'elle me donnait étaient idiotes et elle devais probablement le savoir. Je lâchai un soupir.

« Rosalie, je l'aime, et personne ne changera ça maintenant, pas même toi et tes critères de beauté. Elle s'est simplement emparé de mon cœur, définitivement et il n'y a rien d'autre à dire, je n'ai pas à me justifier. Quand à ta faim, si tu peux la contrôler dans un lycée grouillant d'humains, tu peux le faire avec la fille que j'aime. » Avais-je dit sèchement.

Pour Jasper la tâche était encore plus difficile, mais il s'y efforçait pour moi. Je lisais bien dans son esprit que Bella n'étais pas la seule cause de sa haine, elle me reprochais quelque chose à moi. « Il s'en fichait de moi. »

«Qu'attends tu de moi à la fin ? » Demandais-je irrité.

Que pouvais-elle bien vouloir de moi ? Qu'on aille chasser ensemble ? Que je lui donne mon avis sur les affaires qu'elle portait ? J'étais son frère pas Emmett, de plus nous n'avions jamais été proches.

Chaque mouvement ou parole que je faisais devait sûrement agacer Edward au plus profond de lui-même. D’un coté, cela me donnait de la fierté personnelle qui accompagnait mon coté obscure du à ma faim. De l’autre côté, je retrouvais cette part de moi qui pouvait être sensible. Je me souvenais de la fois où j’avais appelé Edward pour lui annoncer la mort de Bella, quelle stupidité de vouloir bien faire pour une fois! J’étais en train de réaliser que je ne lui faisais que du malheur. Et pourtant, il ne le méritait pas du tout. Quelque chose au fond de moi voulait pour un fois accepter de lui faire du bien. Peut être qu’accepter Bella n’était pas si terrible que ça en y réfléchissant. Mais, ce serait quand même dur pour toute la haine que j’avais envers elle. Je ne lui donnais pas encore ma réponse, gardant mon air mauvais sur mon visage. Après tout, ma décision n’était pas encore prise. Je haïssais Bella, mais, Edward me faisait de la peine, que choisir ?

« Tu n’as pas intérêt à l’amener à la maison aujourd’hui. Elle risquerait de finir avec la trace de mes dents sur sa peau. Ne sachant que choisir, je continuais d’être pénible. Je laissais un petit temps avant de reprendre. Certes je ne suis habituée à manger des humains, c’est plutôt répugnant ! Mais, dis-toi que je n’ai pas mangé depuis très longtemps et que tu as toi aussi de la chance de ne pas être humain. Mon esprit réclame du sang… »

Je soupirai. Et maintenant, il revenait sur sa question « Qu’attends-tu de moi ? », que lui répondre, c’était assez difficile. Malheureusement, il ne fallait pas que je pense, s’il était revenu sur cette question, c’est qu’une pensée qui m’était échappé l’avait surement percuté. Mais pourquoi avait-il ce don ? C’est horrible à la fin de ne pas pouvoir penser tranquillement sans se faire prendre. Une fois de plus je soupirais, n’osant pratiquement pas le regarder. Mais, j’étais plutôt triste. C’est vrai, j’étais jalouse, jalouse de tout. De Bella, et de ma propre famille. Je n’arrivais pas à me le dire moi-même, maintenant c’était fait.

« Quand tu es parti en Italie… je ressentais quelque chose d’étrange en moi. Je me pinçais légèrement la lèvre inférieure, laissant mes émotions prendre le dessus sur ma fin et mon agressivité. Je n’avais jamais su à quel point tu comptais pour moi. La joie disparaissait peu à peu ici, et je me disais que justement, je n’avais pas passé assez de temps avec toi, je n’avais pas été la sœur parfaite contrairement à Alice. Elle, tu lui disais tout, vous étiez si complices… »

Après Bella, voilà que c’était sur Alice que mon humeur valsait. Je baissai la tête. Ce sujet affreux me donner un mal affreux à mon ventre qui se contractait, mais c’était peut être aussi du à la faim. Je ne voulais pas me savoir aussi sensible, ce n’était pas dans mes habitudes.

« Je ferais mieux d’aller chasser », lui dis-je soudain pour esquiver ce sujet.

Je soupirai, Rosalie n'avait jamais goûté au sang humain et je doutais sérieusement qu'elle cède pour la première fois de sa vie vampirique à une pulsion sanguinaire sur la fille dont j'étais éperdument amoureux. J'interprétais ça plutôt comme une envie de ne pas voir Bella aujourd'hui. Elle était affamée, ne l'appréciait pas et voulait peut être que nous passions du temps ensembles, sans que l'humaine présence de Bella n'accapare tout mon temps libre. Je pouvais le comprendre seulement, j'aurais préféré qu'elle me le dise clairement. Je baissai les yeux et répondais d'une voix toujours aussi posée. M'enerver n'étais jamais bon.

« Comme tu voudras. »

Passer une journée loin d'elle ne me réjouissais pas, mais je supposais peut être à tord que Rosalie verrais l'effort que j'étais près à fournir pour l'agréer. Après tout ce n'était pas forcément une mauvaise idée, elle avait faim et moi aussi, nous pourrions peut être chasser ensemble. Il aurait bien fallut que je m'éloigne de Bella une journée de toute façon. J'avais songé y aller avec Alice, mais si Rose voulait y aller aujourd'hui, pourquoi pas après tout, nous étions frère et sœur et l'ignorer plus longtemps n'était pas forcément dans mon intérêt. Certes je lui en voulais d'avoir presque jubilé en m'annonçant la mort de Bella, mais je voyais bien dans son esprit qu'elle regrettait son acte. Rosalie n'était pas mauvaise, mais très égocentrique. La suite de sa phrase m'étonna pourtant, probablement autant qu'elle m'émut. Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre. Il était évident que j'étais plus proche d'Alice, et je n'aurais pas pu changer ça aussi facilement.

« Je ne te demande pas d'être une sœur parfaite Rosalie, je n'exige rien de toi, pas même que tu aimes Bella, je voudrais juste que tu ne sois pas désagréable avec elle. Ca me fait mal. »

Peut être que lui dire la souffrance que je ressentais l'inciterais à changer d'attitude, mais je j'avais beau l'espérer, c'était plus une demande qu'un ordre, je ne la forcerais pas. Lorsqu'elle m'annonça qu'elle devait chasser, je saisit l'opportunité de me montrer moi aussi plus présent et agréable.

« Tu veux que je t'accompagne? Je commence à ressentir la faim moi aussi. » Demandai-je l'air de rien.

En disant que j’étais prête à faire de Bella mon dîner, j’exagérais. Je n’avais pas encore gouté au sang humain, et je n’avais pas envie d’y goûter. Je m’imaginais en humaine parfois, et savoir comment j’aurais réagi si j’avais été encore l’une des leurs. Je n’aurais pas apprécié, comme je n’ai pas apprécié de devenir un vampire. Certes, j’aurai pu me venger contre eux d’avoir ce que je n’ai plus, mais, ils n’étaient pas la faute. Bella sentait bon mais ça ne m’attirait pas pour autant. Peut être que je me voyais mal sucer le sang à une fille. J’étais plus un happa pour les hommes, et non pour les filles.
La réponse d’Edward me satisfaisait. Un petit rictus réapparu sur mon visage, et je ressentais en moi une petite victoire. Cette fois-ci, c’était moi qui avais gagné par rapport à Bella. Il ne passerait pas sa journée avec elle, contrairement à tous les autres jours, et on pourrait enfin resserrer nos liens. Je ne pourrais pas non plus devenir sa confidente étant donné que je n’ai aucun don qui faciliterait la chose – contrairement à Alice qui voyait tout l’avenir d’Edward et lui qui lisait les pensées – Mais j’essayerai pour une fois de ne pas en demander trop. Juste passer un peu plus de temps entre frère et sœur et adopter un comportement « normal », hors des disputes et de mes mauvaises humeurs constante quand il me parlait de Bella. Qui sait, peut être qu’à force ce prénom me repousserait moins.

« Oui… J’essayerai, mais attention ! Je ne te promets rien ! »

Changer mes habitudes ne serait pas de tout repos. Et, si elle me voyait changer brusquement d’attitude, elle se douterait qu’il se passe quelque chose de louche et elle finirait par croire que je manigance quelque chose contre elle. Il me restait encore un peu de temps avant de la revoir, et je pensais qu’Edward ne l’amènerait pas vers moi tous les jours, quant à moi, je n’avais pas l’intention de m’imposer dans leur vie et de tenir la chandelle. Un « bonjour », ça suffirait peut être ? C’était toujours mieux qu’une grimace de haine en tout cas. Au diable ! Pourquoi est-ce que je pensais à ça ? J’avais mieux à faire ! Edward avait accepté de m’accompagner chasser à mon grand bonheur qui se fit entendre par un petit rire en l’entendant parler, puis en un grand sourire.

« J’accepte ! » M’exclamais-je comme une petite fille à qui on propose d’aller faire un tour dans son manège préféré.

Sans réfléchir j’allais ouvrir la porte par laquelle de commencer à sortir quand je vis qu’Edward n’était toujours pas levé. Je fis un petit pas en arrière et me retournai vers lui.

« Le dernier dehors… je réfléchis un instant à ce que je pourrais bien inventer, Le dernier dehors aura un gage. »

Je levai un instant la tête, trouvant que je n’avais pas été beaucoup inspirée pour ce jeu de gamin. Et puis, je me mis à courir le plus vite que je pouvais jusque dans la forêt, à une vitesse aussi folle qu’un simple humain n’aurait presque pas pu me voir passer.

[RP FINI ON EN FAIS UN AUTRE DANS LA FORET JE SUPPOSE ?]

[OUI, COMME TU VEUX, JE TE LAISSE CRÉER PAR CONSÉQUENT =D]