Are you able to forgive me ? | Pv-Bella |

De son étreinte chaude et rassurée, je saisissait progressivement l'ampleur de la souffrance que je lui avait infligé en croyant naïvement la protéger du monstre que j'étais. Mais la réalité était bien pire, je l'avais abandonnée, livrée à elle même, seule à Forks. Et elle ? Elle me pardonnait, renforçant cette culpabilité qui me rongeais à présent. Je jetai un rapide coup d'œil à ses yeux clos, les heures d'avion qui nous séparaient de Forks me semblaient longues, mais j'étais avec elle. Elle que j'avais cru morte quelques heures plus tôt, elle qui était toute ma vie, et la plus vulnérable parcelle de mon Être. Je resserrai notre étreinte et déposai un baiser sur sa chevelure. Je ne t'abandonnerais plus jamais Bella. C'était une promesse, une promesse silencieuse que je ne tenterai plus de rompre que se soit pour son bien ou pour le mien, elle nous avait suffisamment décimé tout les deux. Plus qu'une heure et je retrouverai Forks et sa pluie fine contrastant avec la chaleur étouffante de Volterra. Mais aussi et par dessus tout, notre univers, à elle et moi, mes nuits passées à la regarder dormir, son odeur à la fois délicate et douloureusement lancinante, la vie à laquelle j'avais préféré tourner le dos par crainte, le bonheur...

L'avion atterrit et je passait ma main froide contre la joue de Bella pour la réveiller. Je lui souriait heureux et coupable à la fois. Le voyage vers Forks fut silencieux et mes réflexions plus intenses encore. La présence de Bella, jamais trop loin de moi m'apaisait. Alors qu'Alice avait rejoint la villa, Bella et moi regagnions la maison de Charlie. Il y avait fort à parier qu'il ne serait pas ravi de me revoir près de sa fille, et son expression inhospitalière couplée des pensées négatives qu'il avait à mon égard confirmèrent vite cette théorie. Je rompit le contact regret et m'approchai de son oreille.

« Je te rejoins là haut » Murmurai-je afin qu'elle soit seule à entendre.

Je saluai poliment Charlie et les laissait s'expliquer, me faufilant avec une rapidité vampirique à l'intérieur de la chambre de Bella, l'attendant silencieusement.

Je n'étais seul que depuis quelques minutes et son absence me tiraillait déjà. J'aurais voulu que notre étreinte soit éternelle, à l'image de ce qu'étais ma vie. Aurais-je tenu sans elle ? Aurais-je été capable de rester à l'écart de Bella, prisonnier des souvenirs et des réminiscences d'un amour infiniment destructeur ? Probablement que non, tôt ou tard mes sentiments auraient pris le pas sur ma volonté de lui laisser la chance de recommencer une vie meilleure que celle que je voulais lui offrir, une vie d'immortelle, de monstre sanguinaire. Imaginer ma douce Bella de cette façon me décimait, mais j'étais forcé d'y songer parce que c'était la seule solution pour nous d'être ensembles, mais aussi parce que c'était sa volonté. Bella voulait sacrifier sa vie d'humaine et renoncer à tout par amour pour moi, et si cette pensée aurait du me ravir, elle ne fit que m'attrister davantage. J'aurais souhaité qu'elle y renonce, qu'elle se contente d'une vie heureuse d'humaine à mon côté. Ce que je deviendrais après, je ne m'en souciais guère, il me suffisait de mourir moi aussi lorsqu'elle m'aurait quitté, et je ne lui aurait pas volé son âme. Et pourtant j'étais forcé d'admettre que les choix que j'avais cru bon de faire pour elle n'étaient pas les meilleurs. Qu'aurais-je ressenti si elle était parvenue à m'oublier comme je l'avais espéré ? Aurais-je réussi à vivre en la sachant entichée d'un autre, sans intervenir ? Mes instincts auraient-il eut raison de ma volonté de la laisser être heureuse, sans moi ? Trop de questions auxquelles je préférais ignorer les réponses.

Son arôme m'enivra soudain, m'annonçant sa présence. Je m'en voulût alors de réagir instinctivement en prédateur. J'oubliais presque qui j'étais quand je songeait à elle, et j'avais tord. Une de mes erreur pourrait lui coûter la vie, et je ne le supporterais pas. Je m'avançai vers elle avec une grâce qui n'était due qu'à mon espèce et l'enlaçai tendrement. Je repensai alors à la douleur que j'avais ressenti lorsque je l'avais cru morte, une douleur insoutenable, pire que toute les tortures de Jane, pire que le châtiment des volturi, pire que tout. Il m'étais presque plus aisé de la serrer contre moi sans en souffrir, en imaginant qu'elle eut pu disparaître.

« Tu devrais te reposer Bella. tu n'a dormi que quelques heures. Je resterai près de toi. » Dis-je rompant le silence.

J'étais conscient du trouble que je venais de semer en elle, je l'avais abandonnée ni plus ni moins sans me rendre compte que je lui faisais encore plus de mal en étant loin d'elle. J'aurais admit qu'elle ne veuille plus jamais entendre prononcer le nom d'Edward Cullen. Je me détestais amplement pour nous deux. J'aurais voulu que la vérité me soit apparue aussi claire dans cette forêt, le jour ou j'ai quitté Bella Swan, ma raison d'être. Trouver mon âme sœur ne m'avait pas suffit, il avait fallu que la détruise. Je ne comprenais pas son acharnement à vouloir d'un vampire aussi stupide que je pouvais l'être. Elle méritait tellement mieux que moi. J'aurais voulu être meilleur, cesser d'être un monstre. Lui offrir mon cœur et mon amour pour l'éternité n'était pas suffisant pour effacer la peine et la souffrance qu'avaient engendré le poids de mes décisions. Alors que je la serrais contre moi, je remarquais qu'elle pleurait. Coupable, je resserrai un peu plus mon étreinte, caressant doucement sa joue de ma main froide comme la glace. Il était temps pour moi de lui faire cette promesse silencieuse que je m'étais faite.

« Bella, je ne partirais plus jamais,ma vie est avec toi. »

J'avais beau ne pas pouvoir lire en elle, ses yeux me donnaient les réponses que son esprit me refusait. Je l'accompagnait doucement jusqu'à sont lit pour qu'elle s'y asseye.

« Seras tu capable de me pardonner ? » Murmurai-je d'une voix douce.

Mes doigts virent à la rencontre de ses larmes pour les essuyer. Tandis que mes lèvres dures comme le marbre venaient se poser sur celles de mon âme soeur. Je tentais de la rassurer comme je le pouvais, plus jamais nous ne serions séparés.

J'étais désorienté par sa conduite, moi qui croyait l'apaiser en lui faisant cette promesse je n'avais su que déclencher un nouveau flot de larmes, des larmes qui venant de la fille que j'aimais m'étaient tout bonnement intolérables. Comme j'aurais aimé pouvoir lire en elle a cet instant, percer le mystère qu'était son esprit ! J'aurais voulu pouvoir partager la souffrance qu'elle avait ressentit, elle aurait été pour moi un châtiment mérité. Ses pensées méconnues m'obsédaient depuis le jour ou je l'avais croisée dans la cantine du lycée de Forks, j'en avais même douté pour la première fois de mon don. Je plongeai mes yeux dans ceux de Bella, la seule chose que j'y voyais était de l'amour, un amour irrévocable l'image de celui que je lui portait.

Mon regard se ternit lorsqu'elle m'annonça qu'elle ne m'en voulait pas, peut être aurais-je préféré qu'elle me blâme, son pardon si vite accordé renforçait la haine que j'éprouvais à mon égard, je me haïssait. La colère et la tristesse déforma mes trait et je répondis d'une voix plus dure que je ne l'aurais souhaité..

« Et pourtant tu devrais Bella ! Je t'ai blessée.»

Encore une fois je m'étais montré trop brusque et je le regrettai déjà le ton que j'avais employé pour lui parler. Il fallait que je me calme, Bella me pardonnait et c'était tout ce qui aurait du compter. Elle était tout ce qui comptait, et nous étions réunis, si je continuait à ruminer,c'était nos retrouvailles que j'allais gâcher. Une fois sur son lit je l'aidais à s'allonger, et m'installai près d'elle. Je passai mon bras autour de son cou et déposai un baiser sur son front. Elle devait dormir, cette journée avait été beaucoup trop riche en émotions, et je la sentais affaiblit par tout ça.

« Essayes de dormir, tu es exténuée. Je te promet de rester près de toi. »

Comment aurai-il pu en être autrement maintenant que nous nous étions retrouvés ? J'aurais aimé pouvoir dormir moi aussi pour ne plus penser, j'aurais probablement rêvé d'elle...

Elle avait raison, ce que je faisais ne rimait à rien c'était avant que j'aurais du penser à toutes ces choses que je n'avais pas prises en compte. Nous étions de nouveau ensemble et notre vie reprendrait son cours, comme avant ou presque. Les choses avaient peut être changé à Forks, et j'allais probablement découvrir bien assez tôt a quel point. J'étais rassuré au moins sur un point, elle m'aimait suffisamment pour avoir laissé son cœur la guider jusqu'à Voltera pour me retrouver, et c'était le plus important à mes yeux. Je me détendais et laissais un sourire heureux orner mes lèvres. Je n'oubliais rien de mes démons intérieurs, mais je les laisserai de côté pour ce soir, pour elle.

« Tu as probablement raison. » Murmurai-je.

Je la regardais se glisser sous les couvertures en souriant, elle était magnifique, encore plus belle que dans les pauvres images dont j'avais du me contenter pendant mon absence. Sa cascade de cheveux bruns-roux et ses yeux de chocolat valaient bien toutes les beautés vampiriques de ce monde à mes yeux, quand à mon cœur il n'aurait su lui trouver d'égal. Aussi altruiste que je voulais paraître, j'étais forcé d'admettre que j'aurais fini par revenir. Bella était ma richesse, un trésor que je voulais garder jalousement, et quand la force m'aurait manqué, j'aurais volé égoïstement la retrouver, détruisant probablement sur mon passage ceux qui auraient voulu me l'arracher. Une fois au chaud elle se blottit contre moi, ce contact m'était nécessaire, comme une pommade que l'on passait sur d'anciennes blessures. Je m'étais mis à chanter la berceuse que j'avais composé pour elle à voix basse. Elle ne tarda pas à s'endormir et j'en fus rassuré. J'avais déjà hâte qu'elle se réveille, mais elle avait besoin de se reposer avant toute chose. La regarder dormir était tout à fait fascinant et je ne m'en laissais pas. Bella avait pour habitude de parler dans son sommeil et j'aimais l'écouter. La plupart du temps elle se contentait de souffler mon prénom plusieurs fois dans la nuit, j'aimais entendre ce son. Les heures passaient sans que je m'en rende réellement compte. Soudain dans un mouvement brusque Bella s'éveilla, alerté je détournai la tête pour lui faire face. Elle semblait apeurée et les pulsations de son cœur m'étaient parfaitement audibles.

« Bella ? » L'interrogeai-je

Je plantai mes prunelles topaze dans les siennes, attendant qu'elle me détaille le rêve qui venait de perturber son sommeil.